le Mercredi 13 novembre 2024
le Mercredi 15 novembre 2023 11:20 Éditorial

Immigration

Djolei Justine Gogoua lors de la soirée Patrimoine riche de l'Ontario, le 11 novembre 2023 à Sudbury — Photo : Julien Cayouette
Djolei Justine Gogoua lors de la soirée Patrimoine riche de l'Ontario, le 11 novembre 2023 à Sudbury
Photo : Julien Cayouette
Éditorial — La semaine dernière, le Canada célébrait la Semaine nationale de l’immigration francophone. C’est un peu redondant dans un pays qui, à part les Premières Nations, ne compte que des immigrants, mais la célébration de la semaine dernière nous a permis de mesurer les grands pas accomplis dans le Nord pour accueillir les nouveaux arrivants.
Immigration
00:00 00:00

Le Nord de l’Ontario est relativement jeune. Des villes comme North Bay, Sudbury et Timmins ont vu le jour il y a moins de 150 ans. Elles ont été créées par des immigrants. Des immigrants des autres provinces, mais aussi de plusieurs pays européens. On n’a qu’à lire les noms d’un bottin téléphonique — si vous en trouvez un dans un fond de tiroir — pour mesurer l’importance de l’immigration dans la région.

Jusqu’à la fin du siècle précédent, les immigrants qui venaient dans le nord y venaient surtout pour du travail dans les secteurs forestier et minier. Il n’y avait pas d’infrastructure d’accueil si ce n’est des compatriotes arrivés avant eux. Ainsi, les immigrants se regroupaient souvent dans certains quartiers. À Sudbury par exemple, on peut penser aux gens d’Europe de l’Est dans le Donovan, les Italiens dans l’ouest de la ville, les Québécois dans le Moulin à Fleur… C’est là qu’ils trouvaient un appui qui facilitait leur intégration.

Mais comme le chantait le groupe acadien 1755, le monde a bien changé. Le monde compte aujourd’hui des centaines de millions de personnes déplacées. Les fléaux climatiques, les guerres, les conflits politiques et les difficultés économiques poussent plusieurs à tenter leur chance ailleurs. C’est particulièrement vrai dans les pays du sud du globe. L’Europe et les Amériques sont souvent leur premier choix.

Au Canada, où le bas taux de natalité laisse planer des enjeux économiques importants dans le futur, nous avons particulièrement besoin de nouveaux arrivants. Nous en avons besoin pour pourvoir les postes vacants et nourrir l’économie. Le gouvernement canadien prévoit d’ailleurs accueillir quelque 500 000 immigrants l’an prochain. C’est du monde à’messe ça.

Dans le Nord, on voit depuis une vingtaine d’années la création de plusieurs services d’accueil. Contrairement aux siècles derniers, lorsque les immigrants au Canada venaient de pays européens et partageaient des atomes crochus avec les Canadiens, la plupart de nos nouveaux voisins arrivent avec une culture très différente. Nos services d’accueil sont donc très importants, autant pour eux que pour nous.

Il y a plus d’une vingtaine d’années, certaines personnes ont compris ce besoin et ont créé des structures d’accueil. Mais elles étaient assez rares. Il y avait le Contact interculturel francophone à Sudbury et quelques organismes dans les plus grandes villes du Nord. Ces groupes travaillaient avec nos conseils scolaires, collèges, hôpitaux et autres agences, mais on voit aujourd’hui que l’accueil d’immigrants est devenu une priorité partagée. 

Les conseils scolaires publient maintenant des guides d’accueil pour les familles nouvellement arrivées, nos institutions postsecondaires ont du personnel attitré à cet accueil, nos villes financent et collaborent avec les agences desservant nos nouveaux concitoyens. Et les Canadiens jouent un rôle actif auprès de ces organismes.

C’est ça que nous avons célébré la semaine dernière et nous devrions être fiers de notre capacité d’accueil grandissante.