Dans ce poème, Dickson oppose un monde sombrant dans la folie, un peu comme aujourd’hui, à son salon où se regroupent des amis. Il écrit : «heureusement qu’ils étaient ailleurs, les spectres qui rêvaient de ces enfants spectres là, au salon on frissonnait parfois, et alors on chantait un peu plus fort pour s’encourager (il faut bien des fois)».
Alors pour Noël et le Jour de l’an, nous vous souhaitons de chanter. De chanter fort, parce qu’il faut bien gueuler pour couvrir le son des bombes en Palestine, en Ukraine et en des ailleurs dont on ne parle pas assez. De chanter fort parce qu’il faut bien élever la voix pour décrier ces multimilliardaires qui appauvrissent le monde, ces politiciens qui sèment la discorde et divisent les peuples. De chanter fort pour enterrer les chicanes futiles sur les réseaux sociaux et dans les parlements.
Nous vous souhaitons aussi de chanter plus doucement des fois. Doucement pour apaiser les enfants, pour envouter vos amis et amoureux, pour se rappeler que la vie peut être belle et paisible. Chanter doucement comme un baume pour nos cœurs.
Peut-être que ces chants amèneront la joie, la paix et l’amitié, sinon dans le monde, du moins dans vos salons, comme chez Dickson. Parce que chez nous, Canadiens-Français, les salons sont souvent remplis à Noël et au Jour de l’An. C’est une saison où les tables aussi sont remplies lorsque la famille s’y réunit pour prendre un p’tit coup et manger la dinde, le gâteau aux fruits et les biscuits de grand-maman. C’est une saison où on donne des cadeaux à ceux qu’on aime. C’est une saison de partage.
En ces temps où certains veulent nous faire croire que tout est brisé, qu’il n’y a plus d’espoir, nous vous souhaitons de retrouver ce sens du partage. Partager avec votre famille et vos amis, bien sûr, mais aussi avec des inconnus, des gens qui sont seuls, des personnes démunies. Parce que c’est en partageant que nous cimentons l’amitié, nourrissons l’espoir et retrouvons la paix.
Et n’oubliez pas de chanter.
Joyeux Noël! Bonne année!