le Mercredi 15 janvier 2025
le Mercredi 6 mars 2024 11:00 Éditorial

Les femmes

  Photo : Shutterstock
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Ce vendredi 8 mars, le monde célèbrera la Journée internationale des droits des femmes. La Journée existe afin de reconnaître les avancées personnelles, sociales et politiques des femmes depuis plus d’une centaine d’années. L’idée d’une journée des femmes a une longue histoire qui pourrait nous faire croire que les droits des femmes sont maintenant reconnus et honorés. C’est pourtant loin d’être la réalité. Voilà pourquoi, pendant au moins une journée, le monde entier doit soutenir l’égalité des femmes.
Les femmes
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La date du 8 mars a une longue histoire pour les femmes. Le 8 mars 1857, des travailleuses du textile en haillons forment un long cortège dans les rues de New York demandant la journée de dix heures et des salaires égaux à ceux des tailleurs masculins. Le 8 mars 1914, des ouvrières allemandes réclament le droit de vote lors d’un grand rassemblement. En Russie, en 1921, Lénine décrète cette date « Journée des femmes » et en 1977, les Nations Unies l’officialisent comme la Journée internationale de la Femme.

Depuis ce temps, les femmes ont connu un grand saut en avant. Surtout dans les pays occidentaux. Au Canada, des femmes chefs de partis politiques ou ministres dans les gouvernements, des femmes dirigeantes d’entreprises, des femmes dans des postes clés de la police et de l’armée, des femmes milliardaires sont monnaie courante. Il y a maintenant autant sinon plus de femmes que d’hommes dans nos écoles de médecine et plusieurs avocates dirigent de prestigieux cabinets d’avocats. Bien sûr, la situation demeure inégale selon les régions du pays, mais il est clair qu’il y a eu d’importants gains depuis un siècle. Et cela est vrai dans la plupart des pays occidentaux.

Tout n’est cependant pas rose. Le taux de féminicide au Canada augmente depuis 2020. En 2022, 184 femmes canadiennes ont été tuées, une par semaine en Ontario seulement. C’est une honte. Et qu’en est-il du droit des femmes à disposer de leur corps? Bien sûr la nouvelle loi fédérale sur les soins de santé défrayera les couts de la contraception, mais qu’en est-il du droit à l’avortement? Certaines femmes doivent encore se rendre dans une autre province pour ce service de santé. Voilà des couts qu’une femme dont le salaire est de 15,4% plus bas que celui d’un homme aura de la difficulté à défrayer. Et on ne parle même pas du viol, de la violence sexuelle, de la prostitution.

Si on regarde la situation mondiale, la situation des femmes est bien pire. Pensez aux jeunes Afghanes qui ne peuvent aller à l’école après la 8e année, à leurs mères qui ne peuvent travailler et qui sortent de la maison à leurs risques et périls. Pensez à tous ces pays – et ces religions – qui décrètent comment les femmes doivent s’habiller ou plutôt se cacher.

Pensez à ces pays qui pratiquent le mariage arrangé de jeunes filles avec de vieux voisins riches, ces pays qui disculpent le meurtre d’honneur, ces pays où les femmes ne peuvent sortir de la maison sans être accompagnées par un homme. On pourrait continuer longtemps.

Alors oui, pendant la Journée internationale des droits des femmes, il est bien de célébrer nos avancées. Mais il ne faut surtout pas oublier qu’il y a encore bien du travail à faire pour l’égalité des sexes.