Ce qui est irresponsable, c’est que les différents ministres et hauts fonctionnaires des Collèges et Universités n’ont jamais écouté la communauté. Maintenant, ils doivent faire face au dégât qu’ils ont créé. Et ils n’ont pas l’imagination nécessaire pour voir la solution que nous leur proposons depuis des décennies.
Pour la énième fois, nous vous réitérons donc la solution, Madame Dunlop.
Depuis longtemps, les dirigeants, les étudiants, les médias franco-ontariens, réclament UNE université avec des campus dans différentes régions. Après une année de consultations auprès de la communauté, c’est d’ailleurs ce que le Regroupement des étudiants franco-ontariens (RÉFO) et l’Assemblée de la francophonie (AFO) ont proposé au gouvernement Libéral qui vous a précédé. Comme vous le savez, la Première ministre Wynne ne les a pas écoutés. Espérons que vous êtes plus à l’écoute et surtout plus astucieuse.
L’Ontario français jouit déjà de trois campus universitaires, l’Université de l’Ontario-français (UOF), l’Université de Hearst et l’Université de Sudbury (UdeS). La solution est simple. Vous devez forcer la fusion de ces trois institutions. Vous devez aussi forcer la collaboration entre cette nouvelle entité et les autres institutions post-secondaires qui offrent des programmes en français, les universités St-Paul, Ottawa et Laurentienne. En même temps, vous devez vous assurer que chaque campus de la nouvelle université ainsi que ses autres partenaires continueront à jouir d’une grande autonomie.
Cette solution peut paraître radicale et demandera de l’imagination et de l’audace. Mais soyons clairs, « doing things the way we’ve always done them» n’est plus une réponse valable.
Imaginons un peu l’aspect financier de cette solution. Plus besoin de financer trois conseils d’administration, trois rectorats, trois paliers gonflés d’administrateurs, trois facultés qui se recoupent pour desservir quelques centaines d’étudiants franco-ontariens. Un simple coup d’œil aux inscriptions et aux dépenses administratives des deux institutions que vous financez actuellement devrait vous convaincre.
Vous vous demandez peut-être pourquoi j’inclus l’Université de Sudbury dans ce concept. C’est simple. Parce que les étudiants du nord ont droit à une éducation post-secondaire de qualité. Parce que pendant plus de 60 ans, UdeS a toujours eu un nombre respectable d’inscriptions. Parce que malgré la crise causée par la débâcle financière de la Laurentienne, l’UdeS est encore en bonne position financière. Parce que, sous l’égide de l’Université de Sudbury, quatre des institutions sus-mentionnées discutent déjà de possibles collaborations. Et surtout parce que l’UdeS jouit toujours d’une Charte universitaire beaucoup plus versatile que celles de ses deux éventuels partenaires. C’est d’ailleurs cette charte qui devrait chapeauter la nouvelle institution.