La chronique de Van Buren est la plus intéressante puisqu’elle émane d’une personne qui s’y connaît beaucoup plus en construction que nos politiciens. Et elle donne des chiffres. Par exemple, elle cite un rapport de l’Association des municipalités canadiennes qui indique que pour chaque unité de logement construite, on doit prévoir 107 000 $ d’infrastructures. Des nécessités comme l’eau, les égouts, les rues, l’électricité et le ramassage des poubelles, de nouvelles écoles, des hôpitaux, le transport public et les services d’urgence. Pour construire 5,8 millions d’unités, ces dépenses ancillaires totaliseraient donc 620-milliards $. C’est pas mal plus que les estimations gouvernementales de 245-milliards $.
Le pire dans tout ça, selon Van Buren, c’est que le Canada n’a pas assez de travailleurs de la construction pour bâtir tous ces logements. Elle présume qu’il faudra donc plus d’immigration, ce qui semble à contrecourant de l’opinion publique actuelle. Et ce qui nécessitera encore plus de maisons. On n’est pas sorti du bois.
Le deuxième texte, celui de Scrimshaw, est en fait un blogue partisan. Il est un supporteur avoué des Libéraux et son seul «métier» est l’analyse politique. Il surveille tous les sondages, toutes les péripéties de la Chambre des Communes et de plusieurs législatures provinciales. Il analyse toutes les déclarations, les discussions et les décisions politiques de tous les gouvernements. Et il a des opinions sur tout ce qui est politique.
Il n’écrit pas toujours bien, il a souvent recours à des propos vulgaires et ne mâche pas ses mots. Mais il a quelquefois des idées intéressantes. Comme son texte de la semaine dernière dans lequel il invite les Libéraux fédéraux à s’en prendre au Premier ministre ontarien Doug Ford. Il écrit que c’est en attaquant Ford durement sur la question du logement que les Libéraux peuvent, sinon gagner les prochaines élections, du moins essayer de sauver certaines circonscriptions en banlieue de Toronto.
Scrimshaw s’en prend particulièrement à la récente déclaration de Ford contre les changements de zonage permettant la construction de quadruplex. Selon lui, les Libéraux devraient tenir une conférence de presse devant un quadruplex de banlieue en expliquant comment il abrite quatre familles qui enrichissent le pays. Et que les Conservateurs nuisent à ces développements.
Selon Scrimshaw, en attaquant Ford, les Libéraux le lieraient au parti conservateur national de Pierre Poilièvre. Et Scrimshaw croit que Poilièvre qui n’a pas encore présenté de politique de logement ne pourrait se défendre.
Il est difficile de dire si c’est une bonne idée politique, mais chose certaine, ces deux textes démontrent que la question du logement est devenue un jeu politique qui n’aide personne.