Ils lient aussi leur décision au récent redécoupage électoral qui a enlevé une circonscription du Nord en agrandissant leurs comtés. Ces deux circonscriptions changent de nom et deviennent parmi les plus grandes au Canada. Les deux députés avaient d’ailleurs averti la Commission de délimitation des circonscriptions que cette décision rendrait leur travail presque impossible. On n’a qu’à regarder la nouvelle carte électorale pour les comprendre.
Le Nord perdra aussi un autre député lors de l’élection puisque le libéral Anthony Rota, député de Nipissing, a annoncé il y a quelques mois qu’il ne se représentera pas.
Hughes représente sa circonscription depuis 16 ans, Angus et Rota sont députés depuis 20 ans. Avec leurs démissions, c’est un pan de l’histoire électorale du Nord-est qui disparait. Tous trois sont de gros morceaux que leurs partis auront du mal à remplacer. Ils se disent bien sûr confiants que leurs remplaçants gagneront les prochaines élections, mais c’est à voir. Hughes et Angus représentent des circonscriptions rurales présentement ciblées par les Conservateurs. Et n’oublions pas que les Libéraux avaient perdu Nipissing aux mains des Conservateurs en 2011. Rota l’avait reprise en 2015, mais disons que rien n’est certain dans ce comté.
Quoiqu’il en soit, tout le Nord a une dette de gratitude envers ces politiciens qui ont représenté nos intérêts à Ottawa pendant de nombreuses années. Aucun n’a accédé à un poste de ministre, mais ce n’était pas pour autant des deux de pique. Rota a été président de la Chambre des Communes, Hughes a été vice-présidente adjointe de la Chambre ainsi que présidente de nombreux comités. Angus est le député qui a le plus longtemps représenté Timmins et il est arrivé deuxième lors de la course au leadership du parti néodémocrate qui a élu Jagmeet Singh. Il est reconnu comme un des grands défenseurs de la cause autochtone au Parlement canadien. Il a aussi publié huit livres et été un membre influent du groupe de musique Grievous Angels.
Tous les politiciens qui ont récemment annoncé qu’ils ne se représenteront pas évoquent des raisons personnelles, mais il y en a une dont ils ne parlent pas. Les problèmes politiques sont évidemment devenus plus complexes ,mais ce n’est pas toujours ça qui motive leur départ.
Ce qui est surement plus dur à prendre c’est l’irrespect et même la haine que plusieurs Canadiens manifestent envers eux. Depuis l’avènement de l’internet et des réseaux sociaux, nos politiciens sont souvent la cible de messages haineux, racistes, misogynes et méchants. Et c’est sans compter les manifestations du même genre lorsqu’ils sont en public. Plusieurs électeurs croient qu’ils sont corrompus et ne sont élus que pour se remplir les poches.
Rien n’est moins vrai. Nos politiciens, quelle que soit leur affiliation politique, sont là parce qu’ils veulent améliorer le pays. Il est temps que nous rendions hommage à leur courage.