le Lundi 17 février 2025
le Mercredi 1 mai 2024 11:00 Éditorial

La santé, un droit plutôt qu’un service

  PHOTO : ONLINE MARKETING – UNSPLASH
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ÉDITORIAL — L’hôpital Horizon Santé-Nord (HSN) essaie de ne pas déroger à la règle qu’il s’est imposée depuis voilà une dizaine d’années. Désigné en vertu de la loi sur les services en français en Ontario, en 2014, le HSN a rencontré quelquefois la communauté francophone de Sudbury pour avoir un retour sur la qualité de ses services en français.
La santé, un droit plutôt qu’un service
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C’est ce qu’il vient de faire, en invitant, le mercredi 24 avril, la communauté franco-sudburoise à une rencontre, pour prendre note de ses demandes et de ses attentes, afin de les inscrire dans son plan stratégique 2025 / 2030. 

La démarche est, certes, louable, mais la communauté ne semble pas juger sur papier. Elle veut des faits, à commencer par être simplement accueillie par un bonjour. Une approche, en somme, proactive. Parce que, oui, les services en français commencent par un simple bonjour, sept lettres que tout un chacun est capable d’aligner et de prononcer quelque soit sa langue natale ou sa culture. 

Paul-André Gauthier, un professionnel de la santé et membre actif de la communauté francophone à Sudbury, qui a pris part à la rencontre, a asséné ses vérités : «Des suggestions ont été faites de façon régulière pendant les dix à quinze dernières années, mais n’ont pas été traduites dans les faits».

Les propos de Paul-André Gauthier ne sont ni démesurés ni exagérés. Il juge sur pièce, à savoir qu’il faudra que ce soit le personnel qui propose des services en français en accueillant les patients et ne pas attendre que ceux-ci en fassent d’eux-mêmes la demande. 

Il a bien raison, parce que lorsqu’on est souffrant, notre premier souci est de se faire soigner. Raison pour laquelle les francophones ne songent pas souvent à déposer des plaintes lorsque des soins ne leur sont pas prodigués dans leur langue maternelle. 

Aux critiques qui lui sont adressées, le HSN rétorque souvent que son engagement pour des services en français est entièrement volontaire et que la Province lui donne zéro subvention à cet effet.  

Mais la question qui se pose est la suivante : la bonne volonté suffit-elle d’elle-même ? Puis, est-ce que le fait d’avoir volontairement enclenché un processus nous rend exemptes de toute remise en cause ? 

Parce que, après tout, personne ne rend service aux francophones, puisque se faire soigner dans sa langue maternelle, qui plus est une langue officielle, est un droit.