le Vendredi 6 décembre 2024
le Mercredi 8 mai 2024 11:00 Éditorial

Pourquoi un Salon du livre?

  Photo : Shutterstock
Photo : Shutterstock
ÉDITORIAL — On pourrait remplacer ce titre par, Pourquoi lire? Mais cette question serait évidemment incongrue puisque nous lisons à tous les jours. Que ce soit la posologie sur un flacon de médicaments, le mode d’utilisation d’un nouvel outil ou encore les messages sur les réseaux sociaux, nous sommes obligés de lire. Mais, histoire de revenir à notre question-titre, lisons-nous des romans, des biographies, des essais, des poèmes? Autrement dit, lisons-nous pour le plaisir?
Pourquoi un Salon du livre?
00:00 00:00

Parce que c’est pour stimuler ce plaisir que les salons du livre existent. Plusieurs grandes villes partout dans le monde ont leur Salon du livre, leur Book Fair. Et des millions de personnes s’y rendent afin d’acheter des livres, d’entendre des auteurs, de se frotter au plaisir de la lecture.

Le Salon du livre de Sudbury en est à sa onzième édition. Il a lieu à tous les deux ans, en alternance avec le Salon de Hearst, depuis 2004. Et depuis ses débuts, notre Salon fait parler. Il attire de grands auteurs, présente de beaux spectacles, et surtout, séduit les familles francophones de la région. On y voit de nombreux parents y acheter quelques livres pour eux, mais surtout beaucoup de livres pour leurs enfants. 

Pourquoi ces parents veulent-ils initier leurs enfants à la lecture? Parce que la lecture c’est sans conteste l’outil parfait de l’apprentissage par le plaisir. La lecture c’est un divertissement qui nous apprend des choses. Il y a bien sûr d’autres médias qui nous divertissent tout en nous enseignant, mais qui n’a pas entendu cette phrase, «c’est un bien bon film ,mais j’ai préféré le livre». Pourquoi? Parce qu’un livre, ça se passe dans notre tête, c’est nous qui l’imaginons.

Quand on lit La quête d’Alexandre de Hélène Brodeur on vit les grands feux qui ont ravagé le Témiscamingue et on comprend les idéaux qui ont poussé plusieurs francophones à joindre les rangs de l’Ordre de Jacques-Cartier aussi appelé la Patente. Quand on dévore Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy, on vit une histoire d’amour tragique sur fond de vie difficile des travailleurs des quartiers défavorisés de Montréal. Et on comprend pourquoi certains se sont portés volontaires pour la Deuxième Guerre mondiale. Quand on lit les poèmes d’Émile Nelligan, on ne peut que tressaillir à ces mots, Ah, comme la neige a neigé! Ma vitre est un jardin de givre. Au nord de l’Ontario, nous avons tous vu ces arabesques dans nos fenêtres, mais il fallait un Nelligan pour nous y faire voir un jardin merveilleux. Et quand on lit Sudbury de Patrice Desbiens, on se reconnaît. En fait, tout Patrice Desbiens c’est nous.

Dans un courriel annonçant le Salon, le Carrefour francophone titrait, «La tête dans les nuages, lire c’est s’élever». Dans le monde que nous vivons, qui ne rêve pas de cette évasion dans les nuages? Une visite au Salon, ça ne dure que quelques heures, mais si on achète quelques livres, ça apporte du plaisir pendant longtemps. 

C’est à quoi Le Voyageur vous convie du 9 au 12 mai prochain à la Place des Arts du Grand Sudbury.