Deux sujets qui reviennent souvent dans l’actualité, mais que le gouvernement semble incapable de régler. C’est soit de la mauvaise foi, soit de l’incompétence.
La journaliste du Globe and Mail, Tanya Talaga, racontait récemment l’histoire du Dr Edmund Metatawabin, un ex-chef de la Première nation de Fort Albany et membre de l’Ordre du Canada, qui a dû se rendre à Ottawa pour encore essayer d’obtenir des documents sur l’école Ste-Anne. Dr Metatawabin a passé huit ans dans cette école. Le fédéral a déjà admis que les jeunes envoyés à Ste-Anne ont subi des actes de maltraitance et certains sont admissibles à une compensation. Huit ex-employés de l’école ont d’ailleurs été trouvés coupables de différents actes de violence envers les enfants.
L’avocate du groupe de survivants a découvert que les avocats du gouvernement ont déterré des milliers de documents relatifs à cette école. Les survivants, la plupart d’un âge avancé, veulent y avoir accès. Ne serait-ce que pour confirmer leurs dires. Ottawa refuse.
La position de ces avocats est inacceptable. Non seulement les victimes d’abus doivent-elles pouvoir consulter ces documents, tous les Canadiens doivent aussi y avoir droit. Ce n’est qu’en regardant la vérité en face qu’on peut parler de réconciliation.
La deuxième question qui retient notre attention est celle du bilinguisme de la fonction publique. Selon le Commissaire Raymond Théberge, certaines institutions fédérales ne se plient pas aux exigences de la loi. Surtout en ce qui a trait au droit des employés du fédéral de travailler dans la langue de leur choix, mais aussi au droit des citoyens de recevoir des services dans les deux langues.
Disons que ce n’est pas une grande nouvelle, on entend ça depuis plus de 50 ans. Mais disons aussi qu’après cinquante ans, il serait temps que les fonctionnaires unilingues anglophones, «get with the program».
La Loi sur les Langues officielles a été adoptée en 1969. Il est donc clair que tous les employés de la fonction publique ont été embauchés depuis que cette loi est en vigueur. Ils savent depuis leur tout premier jour en tant que fonctionnaire qu’il serait bon d’apprendre à baragouiner ou du moins à comprendre quelques mots en français.
Certains fonctionnaires anglophones ont compris la nouvelle nature du Canada et ont fait l’effort d’apprendre le français. Ce n’est pas facile et on doit les féliciter. Pour les autres, on ne peut que leur dire : respectez le droit de vos collègues francophones à écrire leurs rapports en français et à parler leur langue au travail. Si vous ne comprenez pas et que vous vous sentez parfois laissés pour compte, tant pis! Changez de job!