le Vendredi 6 décembre 2024
le Mercredi 26 juin 2024 13:00 Éditorial

Collaboration universitaire, prise 2

Le campus de l’Université Laurentienne avec l’Université de Sudbury en avant-plan.
 — PHOTO : PAGE FACEBOOK UNIVERSITÉ DE SUDBURY
Le campus de l’Université Laurentienne avec l’Université de Sudbury en avant-plan.
PHOTO : PAGE FACEBOOK UNIVERSITÉ DE SUDBURY
La semaine dernière, l’Université de Sudbury (UdeS) annonçait qu’elle offrait 23 nouveaux programmes d’études en français à compter de septembre 2025. Ce développement donne suite au partenariat de mars dernier entre l’UdeS et l’Université d’Ottawa (UO). Dans un éditorial publié au lendemain de cette première annonce, nous soulevions plusieurs questions. L’annonce de la semaine dernière répond à quelques-unes de ces questions, mais pas toutes.
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D’abord, la programmation académique. Nous savons maintenant que l’UdeS offrira une gamme importante de programmes en arts, sciences sociales, gestion et sciences de la santé. Des domaines que l’on sait recherchés par les étudiants du nord. Et, de surcroit, les jeunes qui termineront ces cursus pourront obtenir deux diplômes, un de l’UO, l’autre de l’UdeS. Ce n’est pas rien. Rappelons que l’UdeS a toujours une charte universitaire lui permettant de décerner des diplômes. 

Le recteur de l’UdeS, Serge Miville, répond à notre deuxième question, à savoir comment cette entente sera articulée. Il explique que c’est l’UdeS qui gèrera tout ce qui touche à ces nouveaux programmes offerts à Sudbury : admission des étudiants, embauche des professeurs, qualité de l’enseignement, gestion des locaux, etc.

Nous savons depuis l’annonce de mars dernier que l’UO ne défraiera aucun des couts associés à ces programmes. Ce qui soulève toujours la question qui tue, comment tout ça sera-t-il financé? Maintenant que l’UdeS a un vrai programme, elle prévoit présenter une nouvelle demande de fonds à la province.

L’université pourrait aussi approcher le fédéral qui a déjà mis des fonds de côté pour un éventuel développement de ce genre. Alors, pouvons-nous être confiants? Probablement, puisque c’est ce genre de collaboration que recommandait le récent rapport du groupe d’experts mandaté par la province pour suggérer des améliorations à l’éducation postsecondaire en Ontario. C’est aussi ce que la ministre des Collèges et Universités répète depuis plusieurs mois. Comme nous l’écrivions en mars dernier, on verra bien.

L’autre question qui reste sans réponse, c’est de savoir si cette première collaboration universitaire fera des petits. Il est clair que nos petites institutions postsecondaires de langue française tirent toutes le diable par la queue et ne peuvent offrir la gamme de programmes qui mettraient les Franco-Ontariens sur la voie du Savoir. 

Les premières universités qui nous viennent en tête sont évidemment l’Université de l’Ontario français (UOF) et l’Université de Hearst. L’UOF peine à recruter et la vaste majorité de ses étudiants vient de l’étranger. Même chose à Hearst. Il serait temps qu’elles comprennent que leur financement n’est pas éternel et qu’elles auraient avantage à collaborer. 

Et que dire de l’Université Laurentienne (UL), responsable de la fermeture de l’UdeS, qui continue à s’accrocher à son bilinguisme institutionnel. Si la Laurentienne voulait vraiment promouvoir le bilinguisme, elle devrait renouer avec la collaboration UdeS-UL qui l’a mise au monde. Espérons que la nouvelle administration de la Laurentienne comprendra que l’avenir du bilinguisme sur son campus passe par la collaboration avec l’Université de Sudbury. Là encore, on verra.