Les élections européennes du mois dernier et le premier tour du scrutin en France ont déjà consolidé la montée fulgurante de la droite en Europe. La victoire massive du parti travailliste en Grande-Bretagne pourrait laisser croire que la gauche se porte bien dans ce pays, mais il ne faut pas oublier que la remontée de ce parti est due à son chef qui a ramené le parti au centre de l’échiquier politique. En somme, ce qui ressort de ces trois élections européennes, c’est l’affaiblissement de la gauche politique.

Cet affaiblissement est déjà perceptible au Canada. Les sondages indiquent clairement la remontée de la droite représentée par le parti conservateur et son chef, Pierre Poilièvre. Ils les placent gagnants de la prochaine élection, probablement en 2025. Mais si ces sondages ne vous convainquent pas, «follow the money». À la fin de 2023, les Conservateurs avaient 16 millions $ dans leurs coffres, les Libéraux 2,8 millions $, les Néo-démocrates, rien. Le nerf de la guerre semble favoriser la droite.

Bien sûr, ce sera notre prochaine élection qui marquera le plus le Canada, mais un autre scrutin qui aura lieu en novembre prochain pourrait aussi chambarder notre économie et donc nos politiques. C’est l’élection présidentielle américaine.

Il y a quelques semaines, tous les sondages américains mettaient les deux candidats présumés, le président sortant Joe Biden et l’ex-président Donald Trump, au nez à nez. Mais ça, c’était avant le récent débat télévisé des deux candidats. La performance désastreuse de Biden a depuis semé le désarroi dans le camp Démocrate, le plus proche de la gauche aux États-Unis. Plusieurs pontes démocrates parlent déjà de remplacer Biden en tant que candidat, même si ce dernier affirme qu’il poursuit sa campagne. 

Dans ce micmac politique, une chose est certaine, Trump se réjouit et ses électeurs sont électrisés. Cette poussée pourrait bien propulser Trump à la tête de la première économie mondiale … et du plus important partenaire économique du Canada.

L’élection de Trump pourrait avoir de sérieuses conséquences ici. Le candidat a déjà annoncé qu’il imposerait un tarif de dix pour cent sur toutes les importations américaines. Pour le Canada qui exporte plus de 438-milliards $ de produits chez notre voisin, une telle politique serait désastreuse. Mais ce n’est pas tout. Plusieurs analystes estiment que Trump pourrait aussi saboter l’entente de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique qui doit être revue en 2026. Une calamité pour nous. 

Ça pourrait pourtant être pire. La récente décision de la Cour suprême des États-Unis, qui affirme qu’un président ne peut être poursuivi pour toute décision ou action prise pendant son mandat, pourrait amener Donald Trump à poser des gestes que nous n’osons même pas imaginer. Rappelons que, lors de son premier mandat, cet homme a démontré une certaine affinité avec les pires autocrates du monde, entre autres les Poutine, Kim Jong Un, Xi Jinping. Pas très réjouissant pour la gauche mondiale.

Et dire qu’il y a des gens qui ne votent pas. Leur argument est que leur scrutin ne changera rien. Détrompez-vous, les élections ont des conséquences.