Tout laissait présager que l’élection se jouerait entre le président démocrate, M. Joe Biden, et le candidat républicain ainsi qu’ancien président (de 2016 à 2020), M. Donald Trump. Mais la donne a changé rapidement il y a un mois lorsque M. Biden s’est vu obligé de laisser sa place à sa vice-présidente, Mme Kamala Harris, à la suite d’une performance jugée désastreuse lors du débat, le 27 juin, qui l’opposait à son rival. Exhorté de toutes parts de se retirer de la course, que ce soit par l’opinion publique ou même ses alliés démocrates les plus fidèles, M. Biden a finalement abandonné sa quête pour un deuxième mandat, une quête qui lui tenait chère.
Depuis, Mme Harris a tôt fait de consolider ses appuis de la part des leaders et des électeurs du parti démocrate, des appuis qui ont mené à son élection comme candidate présidentielle, ainsi que celle de son colistier à la vice-présidence, M. Tim Walz, présentement gouverneur de l’État du Minnesota, lors de la convention démocrate qui s’est tenue du 19 au 22 aout dernier.
Mme Harris n’avait pas aussitôt assumé les rênes de son parti que les sondages, jusque là très favorables à M. Trump, se sont mis à basculer en faveur de la candidate démocrate qui, si élue, deviendrait non seulement la première femme, mais la première femme de couleur à assumer le poste de présidente des États-Unis.
Ce revirement subit de la situation a plongé le camp républicain dans le désarroi au point que, jusqu’à présent, il ne sait pas quelle riposte adopter vis-à-vis de ses adversaires démocrates. Et M. Trump semble rempirer les choses en se livrant à des attaques personnelles, souvent racistes et sexistes, à l’égard de Mme Harris. Cette dernière, fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, riposte sagement à ces attaques en ne faisant aucun cas de son genre ou de son mélange racial.
Jusqu’à présent, elle a déjoué les pronostics de plusieurs analystes politiques américains qui ne la croyaient pas en mesure de prononcer un discours convaincant lors de la soirée de clôture de la convention démocrate ou en se livrant à une entrevue télévisée comme elle l’a fait sur les ondes de la chaine de télévision américaine CNN, jeudi soir dernier. Reste maintenant le débat télévisé prévu pour le 10 septembre contre M. Trump après quoi il restera deux mois avant la journée fatidique des élections.
Comme le veut le vieux dicton, tout peut arriver d’ici cette journée d’élection. Est-ce que Mme Harris et M. Walz sauront conserver leur avantage ou seront-ils victimes des attaques des médias et de leurs adversaires politiques? Si la tendance actuelle se maintient, tout laisse à présager qu’ils sauront sortir victorieux de cette course interminable pour la présidence américaine.