Pour saisir les enjeux communautaires en perpétuelle mutation, votre journal a plus que jamais besoin de regards aux horizons divers. Chaque plume partant de son background personnel, de son histoire et de ses origines, de son expérience et de son cheminement dans lesquels peuvent se reconnaitre les uns comme les autres, pour ainsi continuer à consolider notre francophonie dans toute sa diversité.
Le Voyageur l’a bien compris et c’est pour cela que de nouvelles plumes aux bagages culturels différents viennent garnir sa Salle des Nouvelles, qui travaille à prendre le train de la francophonie de demain.
Lorsque j’avais pris attache avec Nicholas Ntaganda, jeune cinéphile, qui anime un blogue en anglais, il n’était pas très certain de pouvoir écrire une critique cinéma en français. C’est Chloé LaDuchesse qui m’avait parlé de lui. Ayant une bonne structure mentale et un regard fin sur le septième art, Nicholas Ntaganda a très vite surmonté la barrière de la langue et a pris sa place dans la Salle des Nouvelles.
Sa critique cinéma de la semaine (lire en page 6) est anglée sur le fait que la caméra du film francophone L’Île Rouge zoome quasi exclusivement sur le colon français, reléguant le malgache colonisé à quelque rôle en rapport avec la servitude et la prostitution.
C’est pour vous dire que cela prend aussi un jeune Franco-Sudburois aux origines africaines pour saisir les non-dits ou les angles morts d’une telle production cinématographique. La communauté vient de compter dans ses rangs un jeune qui se met à écrire en français.
C’est le cas aussi pour Aurore Mbonimpa. La fille de l’écrivain Melchior Mbonimpa a produit de la poésie en anglais et a enseigné l’espagnol.
Depuis son stage de Coop au Voyageur, pendant qu’elle faisait encore sa scolarité au secondaire, elle n’avait pas pris sa plume pour écrire en français.
C’est un retour aux sources qu’elle fait désormais, en rejoignant notre Salle des Nouvelles. Assez branchée dans le monde de l’art urbain, elle compte des amitiés dans la communauté queer et suit avec intérêt l’art afro-canadien. C’était un bonheur de la voir couvrir pour Le Voyageur le festival Up Here et l’Afrofest Sudbury jusqu’à des heures tardives de la nuit.
Pendant ce temps, Ines Bouguerra, qui a déjà une expérience professionnelle dans le domaine communautaire et celui de l’immigration francophone, a sorti son calepin de sociologue pour aller à la rencontre des bénévoles, entre étudiants internationaux, immigrants et locaux, qui ont aidé à l’organisation du festival Up Here. Il était question de brassage culturel et linguistique par l’entremise du bénévolat. En sa qualité d’ancienne étudiante internationale en provenance du Maghreb, elle a su se mettre dans la peau de ses interviewés.
Et que dire de Donald Dennie, éminent sociologue et écrivain?! Longtemps après avoir pris sa retraite de l’Université Laurentienne, il sort son dictaphone et descend sur le terrain pour répercuter les préoccupations de sa communauté. Et en toute humilité! Ce lundi, alors que le journal était en plein bouclage, Donald Dennie était encore sur le terrain du Musée de la ferme Anderson à Lively, pour couvrir le Rassemblement de 2024 du traité Robinson-Huron.
C’était la course contre la montre pour que vous puissiez lire le compte rendu dans le journal de cette semaine, tant l’imprimeur attendait les dernières pages. Il faut savoir que l’origine Métis de Donald Dennie a renforcé son intérêt pour la Réconciliation.
Rose-Lyne D’Aoust Messier, qui a beaucoup travaillé avec les communautés autochtones du Nord de l’Ontario, en sa qualité de consultante, est attendue aussi pour renforcer l’équipe, à son retour des vacances.
Avec nos collègues Éric Boutilier à North Bay, Marc Dumont au Témiskaming, Andréanne Joly qui couvre la région Timmins-Kapuskasing, André Magny qui garde un regard sur le Nord à partir du Québec et sans oublier Venant Nshimyumurwa et Philippe Mathieu de Sudbury, au Voyageur, nous avons de grandes ambitions pour l’année 2024-2025. Un grand réseau de collaborateurs à travers l’immensité du Nord est en cours de construction. Parce que Le Voyageur est le journal de tout le Nord de l’Ontario.