Comment changer le monde, de façon simple et personnelle? L’entrepreneure sociale Nicole Guertin a consacré sa vie à l’avancement de sa communauté et de la francophonie ontarienne. Reconnue pour son approche audacieuse de l’entrepreneuriat et de la communauté, l’instigatrice de dizaines de projets sociaux et touristiques a profité de sa propre célébration de vie le 10 octobre pour inspirer les autres à changer le monde à leur façon.
Nicole Guertin a annoncé sur Facebook la semaine dernière qu’elle est atteinte d’un cancer en phase 4 incurable. Ses amis et la communauté ont organisé cette célébration de sa vie et son œuvre. Le Voyageur vous présente un condensé du discours qu’elle a livré. Voici trois façons toutes simples d’être un leadeur dans sa propre communauté, selon Nicole Guertin.
1. Accueillir…
Dans le Nord de l’Ontario et en Ontario, nos communautés changent beaucoup. Depuis quelques mois, combien de nouvelles personnes sont déménagées dans votre communauté? Depuis des années, on se demande comment attirer des gens dans le Nord. Notre travail, maintenant, c’est de les accueillir. Soyez un leadeur en vous engageant à aller à la rencontre de quelqu’un.
… les gens en provenance des villes
Avec la pandémie, les gens sortent des grandes villes. Je vous lance ce défi : trouvez une personne qui vient de s’établir dans votre quartier et allez l’accueillir. Ne lui demandez pas ce qu’elle faisait avant : elle était peut-être comptable et n’aimait pas son travail. Demandez-lui plutôt quelle est sa passion. Vous obtiendrez des réponses intéressantes! Connectez-la ensuite avec quelqu’un qui partage cette passion. Si c’est la motoneige, elle doit aller faire une promenade avec un autre passionné de motoneige de la communauté.
… les nouveaux Canadiens.
Le Nord de l’Ontario a un gros problème de main-d’œuvre. On en parle depuis des années et je ne pense pas qu’on réalise le problème qu’on va avoir. Pour avoir de la main-d’œuvre, il faut des immigrants. Il faut être accueillant, leur parler, apprendre d’où ils viennent. Viennent-ils de l’Inde? Alors ce ne sont pas des Pakistanais. Ce sont deux pays différents.
Trouvez un immigrant dans votre quartier et allez lui parler. Faites de petits pas. Invitez-le à prendre un thé. Invitez-le à jouer au bingo avec vous. Imaginez l’expérience que ça peut représenter!
… les Premières Nations.
Le groupe le plus important, celui qu’on a laissé en plan, ce sont les Premières Nations. À Temiskaming Shores, on est sur le territoire des Cris et des Ojibwés. Il y a quatre communautés dans un rayon de 100 km. Ils sont ici depuis 6000 ans et nos communautés célèbrent leurs 100, 125 ans. Imaginez comment ça peut être insultant. C’est triste, on ne connait pas nos voisins. Nous devons nous ouvrir et voir les Premières Nations d’un autre œil. Elles ont tellement à offrir; il y a tellement de potentiel.
2- S’engager dans un comité
La pandémie a gelé de nombreuses organisations. On le voit avec nos musées locaux : ils sont tous fermés. Beaucoup d’organisations ont besoin de relève. Des bénévoles de longue date ont déjà beaucoup donné et ne reprendront pas le flambeau. Vous êtes la relève. C’est beau s’amuser, mais il faut contribuer à votre collectivité. Pensez à quelque chose qui vous passionne. Comment pouvez-vous vous impliquer? Faites partie d’un conseil d’administration, d’un comité, et prenez la parole. Le groupe peut vous dire : «On a toujours fait les choses comme ça.» On devient un leadeur quand on dit qu’il est temps que les choses changent.
3- S’investir dans la Fondation Niska
C’est important pour moi qu’il y ait des gens qui écoutent les personnes qui ont des idées. Il y a des gens qui passent pour des fous — on m’a longtemps pris pour une folle. Ce qu’on veut faire avec le Fonds du leadeurship et d’entrepreneuriat Niska, en partenariat avec la Fondation du Témiskaming, c’est d’offrir un espace pour qu’on écoute ces gens-là et peut-être leur offrir un peu d’argent pour réaliser leurs idées. C’est une organisation qui veut encourager les projets communautaires ou d’entreprise en offrant des subventions. Pour ça, on a besoin d’argent et de gens à l’écoute qui s’impliquent, même à distance.