La croissance de l’industrie agricole dans la région fait face à certains obstacles. Au-delà de la température, les espaces cultivables et les lois peuvent empêcher les fermes d’atteindre des tailles qui leur permettraient d’offrir un revenu annuel intéressant à ses exploitants.
Malgré tout, la pandémie de COVID-19 a forcé la société à trouver de nouvelles passions et repenser sa façon de consommer de la nourriture. Les agriculteurs du corridor de la route 11 ont pu profiter de cette tendance pour se faire connaitre auprès du public en vendant des produits locaux.
Ceci a notamment permis à l’entreprise saskatchewanaise Rogers Crop Enterprises d’acheter la ferme de démonstration de Kapuskasing au prix de 850 000 $. À Val Rita-Harty, une ferme familiale a été lancée sur une terre de 53 acres et est déjà victime de son succès.
La ferme expérimentale de Kapuskasing passe au clan Rogers
Jim et Selina Rogers ont récemment complété l’achat de la ferme de démonstration de Kapuskasing après avoir été locataires pendant trois ans. Ils vivent principalement de la culture de blé, de canola et d’orge, mais aussi de leur jardin destiné aux marchés des fermiers.
«L’achat devait être confirmé au printemps, mais dû à la pandémie, il y a eu du retard, raconte Selina Rogers. [La transaction] nous permettra d’entamer la production un peu plus tôt et d’utiliser l’espace pour se créer une base solide.»
L’opération surnommée Kap River Farms a gagné en popularité durant l’été. Elle a notamment transformé une portion de ses terres en site touristique, où se trouve aujourd’hui le labyrinthe de maïs créé pour souligner le 100e anniversaire de Kapuskasing.
«La communauté est extraordinaire, souligne Jim Rogers. Tout le monde nous appuie et on est reconnaissant envers la population.»
Cette croissance, bien qu’elle soit encourageante, démontre également que Kap River Farms doit s’agrandir. Il s’agit d’un objectif qui sera difficile à atteindre.
«En ce moment, nous n’avons pas suffisamment de terre pour vivre de l’agriculture à temps plein», explique M. Rogers. Kap River Farms compte 800 acres, dont 500 qui sont cultivables.
«Pour bien des familles, ça prend de la terre [pour permettre aux enfants d’eux aussi s’établir]». ajoute son épouse. D’après la famille Rogers, la meilleure façon d’acquérir plus de terre est de conclure une entente avec la province. M. Rogers estime que les terres privées à louer sur la route 11 exigent un investissement trop important pour pouvoir opérer une ferme de façon rentable.
Les fermes familiales sont à la mode
À Val Rita-Harty, Alain Plamondon, un professeur d’histoire de l’Université Laurentienne et détenteur d’un doctorat dans ce domaine, et son épouse Sophie ont lancé Doc’s Meat & Vegetables. Ce qui devait être un projet familial de 4 poules est rapidement devenu une mini-entreprise durant l’été avec des jardins et une centaine de cochons, de moutons et plusieurs espèces de volaille.
«Il y avait tellement d’intérêt dans la région qu’on a réussi à grandir et développer nos produits, explique M. Plamondon. Ça nous a aussi permis de croitre et d’ajouter des animaux et du bétail afin d’avoir une variété de choses à offrir. »
Sans surprise, un gros obstacle s’est dressé devant la ferme : les lois. Doc’s Meat & Vegetables a grandi si rapidement qu’elle doit déjà limiter le nombre d’animaux sur ses terres. En conséquence, les Plamondon devront se concentrer davantage sur les produits végétaux en 2022.
«Il faudra diversifier, avoue Alain Plamondon. L’année prochaine, on aimerait avoir des agneaux, des oignons et des citrouilles. On mettra de côté les choses qui n’ont pas fonctionné afin d’essayer de nouveaux produits.»
Malgré le peu d’argent qu’il y a à faire en gérant une petite ferme, les Plamondons se réjouissent de pouvoir vivre leur rêve de manger santé, d’être heureux en famille et de fournir des aliments locaux à leur région.