Avec ce prêt remboursable sans condition et d’autres sources de financement, M. Poulin a construit un nouvel édifice de 12 000 pi2. Il a aussi acheté de l’équipement pour trier, nettoyer et emballer les pommes de terre efficacement.
La possibilité d’avoir ce financement lui a simplement «donné le gout de le faire». L’entreprise était jusque-là assez grande pour lui. Mais avec son fils qui y travaille depuis environ 15 ans et ses trois petits-fils qui grandissent, il voulait «rendre ça intéressant pour eux, pour continuer». Il croit maintenant avoir l’une des fermes les plus modernes de la région.
«L’appui du secteur agricole est important pour FedNor», dit le député fédéral de Nickel Belt, Marc Serré, qui a fait l’annonce du financement à l’intérieur des nouvelles installations de l’entreprise. «Quand on parle d’agriculture dans le Nord de l’Ontario, la sécurité alimentaire, la création d’emplois, ce sont tous des éléments qui entrent en jeu ici.»
Le financement de FedNor aide l’entreprise à suivre l’évolution du marché, ajoute-t-il. «Comme le disait M. Poulin, sans innovations, son marché aurait diminué constamment.»
Plus de pommes de terre plus vite
Don Poulin Potatoes peut maintenant produire et distribuer 1 400 000 livres de pommes de terre par année.
Sa nouvelle chaine de production et la machine à emballer peuvent produire jusqu’à 30 sacs par minute, soit un maximum de 1800 sacs par heure. Avant, tout était fait manuellement et ils pouvaient remplir environ 350 sacs à l’heure.
«On était rendu assez gros, mais on avait de la misère à fournir les ordres», indique Don Poulin. Les journées de travail pouvaient parfois s’allonger de quelques heures lorsque des grosses commandes pressantes entraient. Une situation de plus en plus difficile à tenir et qui n’aurait pas été soutenable avec la prochaine génération, croit-il.
De plus, s’il n’avait pas pu continuer à répondre à la demande croissante, il aurait probablement perdu des clients. Surtout qu’il n’y a plus de façon de négocier en personne, raconte-t-il, puisque toutes les commandes se font par informatique.
Les nouveaux appareils de triage permettent aussi d’assurer une qualité plus constante, dit-il. À chaque fois qu’il devait embaucher un nouvel employé pour cette tâche, il fallait faire de la formation afin qu’il ou elle puisse reconnaitre les types, les mauvaises pommes de terre, etc.
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«Un beau climat pour la pomme de terre»
Au cours des 10 dernières années, M. Poulin a remarqué que les changements climatiques font de la région un endroit de plus en plus propice à la culture de la pomme de terre. «C’est moins froid, les automnes sont plus longs.»
«Je suis maintenant capable de cultiver des variétés qui prennent plus de temps à murir.» Il affirme même que le changement s’est accentué depuis 5 ans et qu’il commence même à faire trop chaud dans le sud de la province pour bien faire pousser des pommes de terre.
Des nouvelles technologies, comme l’irrigation, aident aussi à prolonger le temps de culture.
La saison se terminait auparavant autour du 5 octobre, autant que possible avec le premier gel, qui peut détruire une culture de pomme de terre. Le froid arrive maintenant plus tard en octobre.
M. Poulin pratique l’agriculture durable selon le principe de la rotation des cultures. Il cultive des pommes de terre sur seulement 400 des 1000 acres de terre qu’il possède aujourd’hui. Il cultive du foin ou d’autres plantes sur une partie avant de la labourer pour redonner des nutriments à la terre pendant qu’une autre partie est au repos.
Toutes ces techniques et les avancées technologiques ont permis d’augmenter la productivité des terres. M. Poulin soutient qu’ils sont passés de 10 à environ «18 poches de patates à l’acre».
La recommandation d’un connaisseur
Quelle est la meilleure sorte de pommes de terre — parmi les 4000 qui existent — pour faire des frites? Don Poulin recommande les Russet.
Ce type de pomme de terre est justement un exemple de culture maintenant possible dans la région en raison des changements climatiques. «Une Russet prend 120 jours pour faire un cycle», dit M. Poulin, une période de croissance trop longue pour le climat du Moyen-Nord il y a quelques années.