le Vendredi 6 décembre 2024
le Lundi 20 novembre 2023 17:34 Économie et finances

Des clubs de l’âge d’or peinent à embaucher des coordonnateurs

Le Centre club d’âge d’or de la Vallée — Photo : Venant Nshimyumurwa
Le Centre club d’âge d’or de la Vallée
Photo : Venant Nshimyumurwa
Nord de l’Ontario — Certains clubs d’âge d’or du Nord de l’Ontario sont affectés par la pénurie de main-d’œuvre et peine à trouver des gens pour les postes qui assurent le bon fonctionnement du club. Il y a cependant des solutions et des sources de financement qui permettent de les mettre en action.
Des clubs de l’âge d’or peinent à embaucher des coordonnateurs
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La Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) estime qu’un coordonnateur est souvent nécessaire dans un club d’âge d’or pour, notamment, aider à remplir des demandes de financement.

Jeannine Blais, présidente du club d’âge d’or de la Vallée

Photo : Venant Nshimyumurwa

Les finances du Centre club d’âge d’or de La Vallée vont relativement bien. Grâce notamment aux fonds débloqués par la province et la Ville du Grand Sudbury. Les activités y sont diversifiées. Cependant, ils ont des difficultés à embaucher une coordinatrice.

«J’ai deux employées, une cuisinière et une concierge. Je cherche maintenant une adjointe commis-comptable qui m’aiderait à gérer tout ce qui se passe dans le club», déclare la présidente du Centre club de l’âge d’or de la Vallée, Jeannine Blais.

Le poste pour l’adjointe a été largement diffusé depuis septembre, mais «c’est dommage, je n’ai pas vraiment personne jusqu’à présent», déplore Mme Blais. «Je ne sais pas pourquoi les gens n’apportent pas leurs candidatures, je ne sais pas s’ils ont peur de la comptabilité», se demande-t-elle. 

Si le poste reste vacant pour longtemps, il faudra envisager d’autres avenues. «Il va falloir que je le donne à une compagnie ou voir si je peux trouver quelqu’un qui peut rentrer, juste tenir des livres une journée par semaine».

Georgette Lamoureux, présidente du Club amical du Nouveau Sudbury

Photo : Courtoisie

Regarder à l’interne

Le Club Amical du Nouveau-Sudbury faisait face à la même difficulté plus tôt cette année; le Club amical avait affiché le poste de coordination, mais n’était pas parvenu à trouver quelqu’un.. Ils ont trouvé une solution innovante : des membres ont été embauchés et occupent maintenant les postes de directrice générale et de coordonnatrice.

«Le ministère des Affaires francophones nous a donné un peu plus de 35 000 $ et nous avons recruté une directrice générale pour assurer la gestion pour les activités du club», confirme la présidente du club amical, Georgette Lamoureux.

L’ancienne présidente, Céline Paulin, est devenue directrice générale à environ 30 heures par semaine tandis qu’une autre membre a été embauchée à temps partiel comme coordonnatrice.

Mme Paulin trouve remarquable que ce soit des personnes âgées qui ont pris la relève. «Les personnes âgées ne s’avancent pas pour l’emploi, mais si tu les approches, il y a beaucoup d’expertise.» Leur manque de connaissance de l’informatique est l’un des facteurs qui les découragent à s’avancer, croit-elle. Pourtant, leur nouvelle coordonnatrice a réalisé que ce n’était pas si compliqué, rapporte la directrice générale. «Pour moi, c’est une solution au manque de main-d’œuvre.»

«En employant des personnes âgées, on est beaucoup plus flexible et on comprend mieux leur situation. En plus, il y a l’empathie, la compréhension et l’acceptation de l’autre», illustre Mme Paulin. En fait, depuis qu’ils ont fait ce choix, d’autres ainés les approchent pour offrir leurs services.

À Chelmsford, le Club 50, a quant à lui reçu 200 000 $ de la part de la Fondation Trillium de l’Ontario. «Ces fonds nous aident à améliorer notre niveau technologique (site web, etc.)», indique la présidente du Club 50, Jeannette Castonguay.

Pour la première fois, le Club 50 a embauché en septembre une coordonnatrice avec salaire. Il a aussi une concierge. «La coordonnatrice nous aidera beaucoup. Elle allègera le fardeau pour les membres du conseil d’administration», explique Mme Castonguay.

Des salles qui coutent cher

De leur côté, le club Les Bons Amis de North Bay et le Club de l’âge d’or d’Earlton n’ont aucun employé rémunéré. 

«Depuis le 25 février 2022, en entente avec la ville de North Bay, nous occupons un petit local que nous louons trois jours par semaine (mardi, jeudi et mercredi soir). Faute de bureaux permanents, nous sommes contraints de nous limiter à quelques activités seulement qui ne requièrent pas un employé», explique le président du club, André Tardif. Il ajoute que les fonds eux-mêmes ne suffisent pas.

La salle que les Bons Amis utilisent ne permet pas qu’ils y mènent des activités dans des conditions idéales. «Des ainés avec des appareils ont de la misère à entendre quand ils sont à l’intérieur. Il y a beaucoup d’échos, le plafond est très haut. Il n’y a pas moyen d’atténuer le bruit», souligne André Tardif.

M. Tardif souhaite que les membres trouvent un local plus spacieux pour que la centaine de membres du club participent à leurs jeux habituels  et d’autres activités.

Le Club de l’âge d’or d’Earlton utilise lui aussi des bénévoles seulement. «On n’a pas assez d’argent pour payer le salaire d’un employé. Le peu qu’on ramasse aide à payer le chauffage et l’entretien de la bâtisse que nous utilisons», fait savoir la secrétaire du conseil d’administration du Club de l’âge d’or d’Earlton, Lorraine Gauthier.

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André Tardif, président du club Les Bons Amis

Photo : Courtoisie

Les coordonnateurs sont importants

Le président de la Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), Michel Tremblay, distingue deux types de clubs d’âge d’or : ceux qui ne sont pas financés par le gouvernement, qui sont les regroupements d’ainés qu’on trouve un peu partout dans la province; et ceux qu’on appelle des centres de vie active.

«Les centres de vie active, ce sont des anciens clubs d’âge d’or qui sont devenus des centres de vie active dans bien des cas. Ces clubs, ces centres sont financés en partie par le gouvernement de l’Ontario dans le cadre de la Loi de 2017 sur les centres de vie active pour personnes âgées et ils reçoivent également un financement de leur municipalité qui est une obligation aussi, explique Michel Tremblay. 

Il affirme que beaucoup de ces clubs ont de la difficulté à remplir les demandes de financement, par exemple. «Les clubs de centres de vie active, souvent, vont chercher d’autres sources de financement. Avec, entre autres, le programme Nouveaux Horizons, Patrimoine canadien, la Fondation Trillium de l’Ontario. S’ils ont déjà un coordonnateur sur place ou une autre personne sur place, il peut les aider à remplir des demandes de financement», informe M. Tremblay.