La directrice générale et artistique du CAH, Valérie Picard, travaille depuis un moment à trouver des solutions au manque de financement que son organisme subit depuis la fin de la pandémie. Les subventions octroyées aux organismes sans but lucratif durant la pandémie se sont abruptement terminées l’année dernière sans toutefois que le financement des paliers de gouvernement augmente. «Nous sommes financés de deux différentes façons. Nous avons des fonds de fonctionnement qui aide l’ensemble des activités qui nous offre un soutien. Ensuite, nous avons le financement de chaque projet qui est obtenu avec diverses demandes de subvention. Pour les fonds de fonctionnement, les demandes sont faites auprès de trois ministères différents et les chiffres de 2010 ne sont pas indexés, ils ne suivent donc pas l’augmentation du coût de la vie.»
Une proposition de décroissance a été envisagée par Mme Picard afin de réduire les dépenses. La réponse de ses bailleurs de fonds n’était pas celle espérée, car on lui a dit qu’elle obtiendrait moins de financement si le CAH enlève du contenu à la programmation, un risque que l’organisme n’est pas prêt à prendre.
Des changements ont été apportés dans la façon de faire des demandes de subvention. Dorénavant, les organismes doivent faire une préapplication pour évaluer si ça vaut la peine de déposer une demande ou non. « Le milieu est rendu trop compétitif, il y a tellement d’organismes qui font des demandes. Ce qui arrive de plus en plus c’est le refus de certains de nos projets parce qu’ils ne sont pas assez innovateurs et qu’ils n’incluent pas assez les groupes de diversité. À cause de cela, nous devons laisser tomber des projets qui datent de 10, 20 ans passés.»
En mode de survie
Pour Valérie Picard, il est difficile de faire du développement de programmes lorsqu’un organisme est déjà en manque d’employés, en mode survie. Les salaires des gestionnaires dans le milieu culturel ne reflètent pas le nombre d’heures de travail qui est mis dans le bon fonctionnement de l’organisme.
L’autre réalité dans le communautaire, c’est que les montants demandés ne sont jamais ceux qui sont octroyés en fin de compte. «Le montant que tu demandes ne doit pas couvrir 100 % des dépenses du projet. Tu dois démontrer une diversification des revenus, nous sommes rendus à un point où la générosité de la communauté est tellement grande qu’il nous est impossible d’aller chercher plus de commandites, nous sommes au maximum de ce que nous pouvons faire.»
Mme Picard mentionne que chaque don compte et que ceux-ci sont admissibles à des reçus pour fin d’impôts puisqu’il s’agit d’un organisme de bienfaisance. C’est aussi une façon de démontrer aux bailleurs de fonds les efforts faits pour obtenir le plus de fonds possible. « Les manques à gagner qui seront dans le prochain exercice financier sont les fonds d’urgence qui nous ont été enlevés. Nous avons été chanceux d’avoir eu les projets du 100e pendant la covid, ce qui nous a permis d’arriver kifkif l’an dernier, mais ce ne sera pas le cas cette année, ni pour les années à venir.»
Ne voulant pas s’éloigner de l’objectif de rendre les arts accessibles à tous, une augmentation fulgurante du prix des billets n’est pas une solution envisageable, surtout que le taux de participation est à un niveau plus haut que le niveau de prépandémie.
Vous pouvez faire un don en personne au 75, 9e Rue ; par téléphone au 705 362-4900 ; ou même en ligne sur le site Web du Conseil des Arts de Hearst : https://www.conseildesartsdehearst.ca/faire-un-don.