Selon Christian Pelletier, Up Here a généré plus de 7 millions $ dans l’économie locale depuis 10 ans. Et c’est sans compter la belle réputation qu’un tel festival donne à la ville et le plaisir qu’il apporte à ses nombreux festivaliers. Espérons maintenant que les gouvernements écouteraient.
M. Pelletier a aussi cité d’autres chiffres révélateurs. Il y a dix ans, Up Here attirait de 4 000 à 6 000 spectateurs. Cette année, il en attendait quelques 15 000. Ça, ce sont des gens d’ici et d’ailleurs (30% provenant de l’extérieur cette année) qui non seulement achètent des billets pour le festival, mais qui dépensent aussi dans les restaurants, bars et commerces du centre-ville. En tout, M. Pelletier estime que pour chaque dollar que les gouvernements investissent dans l’évènement, l’économie locale en retire huit.
C’est la même chose pour les autres manifestations culturelles de la région. On pense à la Place des Arts, à La Nuit sur l’étang, au Festival Boréal, au Festival de jazz, au Salon du livre, à la Slague, au Théâtre du Nouvel-Ontario, au Sudbury Theatre Centre et à Yes Theatre, pour ne nommer que celles-là. Sudbury foisonne d’activités artistiques qui enrichissent notre communauté. Il est important que nos gouvernements soutiennent leur croissance.
Avouons cependant que les gouvernements font déjà leur part en subventionnant ces groupes. Mais leur participation est-elle assez élevée? Cette année la Ville du Grand Sudbury a investi quelque 200 000 $ dans le festival Up Here. Ce n’est certainement pas négligeable. Mais si une petite municipalité peut trouver un tel financement pour un évènement, il est clair que les paliers gouvernementaux séniors doivent hausser leur participation.
Dans notre éditorial du 22 mai dernier, nous avons déjà sommé la Province et le gouvernement fédéral de délier les cordons de la bourse pour aider la Place des Arts dont ils ont mal financé la construction et qu’ils continuent de traiter comme une affaire à deux sous. Nous avions même donné des exemples de subventions fédérales beaucoup plus conséquentes pour des organismes de la région d’Ottawa.
Voilà peut-être le nœud de la question. Les gouvernements séniors aiment les annonces de financement voyantes, tapageuses qui frappent l’imaginaire collectif. Comme des activités culturelles dans la région de la capitale où sont concentrés les médias nationaux. Ou encore comme des annonces de milliards de dollars pour de riches compagnies automobiles qui prévoient d’ouvrir des usines au Canada.
Nous ne sommes pas en train de dire que ces grosses subventions ne sont pas nécessaires. Nos industries ont souvent besoin d’un coup de main gouvernemental et c’est à nos leaders de décider de ces choses-là.
Ce que nous voulons rappeler à nos dirigeants c’est que, dans le milieu culturel sans but lucratif, souvent, petit train va plus loin. C’est ce que M. Pelletier vient de nous démontrer.