le Vendredi 13 septembre 2024
le Samedi 17 Décembre 2022 6:30 2022-2023

Franco-Cité, 51 ans plus tard!

La salle du conseil des élèves de l’École secondaire Franco-Cité porte maintenant le nom d’un des leadeurs de la crise scolaire de Sturgeon Falls, Jean St-Louis, premier ministre de l’école en 1971. — Photo : Camille Ouellet
La salle du conseil des élèves de l’École secondaire Franco-Cité porte maintenant le nom d’un des leadeurs de la crise scolaire de Sturgeon Falls, Jean St-Louis, premier ministre de l’école en 1971.
Photo : Camille Ouellet
Sturgeon Falls — Franco-Cité est une école française qui a un passé inspirant et des combats qui ont marqué l’histoire de la francophonie.
Franco-Cité, 51 ans plus tard!
00:00 00:00

En 1968, le gouvernement de l’Ontario donne la permission de construire des écoles secondaires francophones — une bonne nouvelle pour Sturgeon Falls. La ville, ainsi que les municipalités proches comme Cache Bay, Verner, Lavigne, River Valley, étaient presque complètement francophones et étaient contentes d’entrevoir la possibilité d’obtenir une école secondaire française.

Cependant, le Conseil scolaire du Nipissing, qui avait seulement 7 francophones sur 17 conseillers, refusait de construire une école française. Après plusieurs requêtes de la communauté, le conseil leur donne une semi-victoire; ils fondent une école mixte anglaise-française. 

Dans l’école, pendant trois longues années, il y avait constamment des conflits; même entre les enseignants. Les francophones savaient qu’ils n’étaient pas pour endurer l’injustice très longtemps et voulaient passer à l’action. 

L’École secondaire Franco-Cité à Sturgeon Falls

Photo : Camille Ouellet

Après de nombreux refus à leur requête pour une école française, le 7 septembre 1971, la bataille pour leur école débuta. Les élèves francophones sortirent de leurs classes et bloquèrent l’accès aux entrées de l’école. Déterminés, ils ont commencé à faire une grève, à lutter pour leur cause, à crier dans les rues. 

Évidemment, la guerre n’allait pas être sans conséquences. La lutte a causé de grands froids entre les anglophones et les francophones. Il y avait même des francophones qui étaient contre la cause, ce qui créa des conflits entre familles et amis. 

Plus le temps passait, plus les deux camps commençaient à se dessiner, ce qui était dangereux. Les combattants étaient déterminés à avoir leur très chère école, certains dormaient même dans l’école. 

Le Conseil scolaire commençait à percevoir la lutte comme un problème. Donc, ils ont envoyé leur directeur, qui était contre l’école française, voir ce qui se passait dans l’école. Il ouvrit les portes juste pour voir les rebelles étendus sur le sol dans les corridors, bloquant le passage. Il réussit néanmoins, en enjambant élèves et enseignants, à se frayer un passage. 

À la suite de cette visite intrigante, en octobre, la Commission ministérielle sur l’éducation secondaire en langue française en Ontario a été établie. Un rapport a été envoyé au Conseil scolaire du Nipissing recommandant de leur donner leur école française. Alors, le 8 décembre 1971, la construction de la première école secondaire entièrement française de Sturgeon Falls a été annoncée. 

Cette bataille remportée ne fut que le début d’une lutte encore plus grande pour des écoles françaises en Ontario. Aujourd’hui, Franco-Cité est encore considérée comme étant une école qui a marqué l’histoire de l’éducation française.

 

Source :  Il y a 50 ans, la crise de Sturgeon Falls – ONfr+ (tfo.org)