le Lundi 16 septembre 2024
le Vendredi 5 mai 2023 1:15 2022-2023

La journée de la robe rouge

  Photo : Shutterstock
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La journée de la robe rouge a été inspirée par le projet REDdress, une installation de l’artiste métisse Jaime Black qui s’est concrétisée le 5 mai 2010 afin de sensibiliser les gens à la crise que vivent les femmes et les filles autochtones au Canada.
La journée de la robe rouge
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Jaime Black a accroché des robes rouges vides représentant les femmes autochtones disparues et assassinées. La robe rouge est vite devenue le symbole de la crise entourant les femmes, les filles et de nos jours les personnes bispirituelles autochtones tuées ou disparues (MMIWG2S).  

Femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées

La crise la plus importante pour le peuple autochtone est la disparition et les assassinats de leurs femmes, leurs filles ainsi que les personnes bispirituelles. Cette crise des droits de la personne au Canada est basée sur la violence sexiste et raciste que l’on retrouve encore de nos jours. 

Le nombre de victimes fait l’objet de plusieurs enquêtes. En 2014, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) nous rapporte que plus de 1181 femmes et filles autochtones sont disparues ou assassinées entre les années 1980 et 2012. Ce nombre est effectivement plus haut si nous prenons en considération les nouveaux cas reportés (après 2012), les cas non reportés et les cas avant 1980. 

Des groupes autochtones comme «Route des Larmes» estiment plutôt que plus de 4000 personnes manquent à l’appel ou ont été assassinées. Ils croient que cet écart est dû à la sous-déclaration et à cause de la mauvaise documentation de données. 

Les femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones comptent pour environ seulement 5 % de la population canadienne, mais d’après la Gendarmerie royale du Canada, elles représentent 24 % des femmes victimes d’homicide.

L’importance de la journée/Commission d’enquête nationale

La journée de la robe rouge est une journée importante pour rendre hommage aux femmes, filles et personnes bispirituelles ciblées par le problème brutal de disparition et de meurtres raciaux. C’est une journée pour sensibiliser et éduquer les gens autour du monde aux problèmes fréquents d’injustice.

Les communautés autochtones, les associations, les agences pour les droits de la femme et les groupes de défense des droits de la personne travaillent depuis longtemps pour comprendre pourquoi ceci se passe au Canada. 

En 2004, ce sujet est devenu un projet international important commencé lorsqu’une organisation comme Amnesty International a pris l’avance et a publié un rapport envers la violence contre les femmes puis a fait un appel à l’action sur ce sujet. Le gouvernement est lent à répondre et ce n’est qu’en 2015 que les appels à l’action du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada ont mis en valeur 94 recommandations pour faire face à l’héritage du Canada envers leur population autochtone. 

Il est difficile de définir une seule raison pour laquelle cette population est à risque, mais le racisme systématique à tous les niveaux gouvernementaux est un gros facteur. En 2016, l’enquête nationale a été lancée et avait pour but d’arrêter les niveaux élevés de violence auxquels les femmes et filles autochtones font face au Canada.

Services policiers

Il y a plusieurs rapports contre les divers services policiers à travers le Canada qui ciblent la façon qu’ils entreprennent les enquêtes concernant les gens autochtones. D’après le code des droits de la personne de l’Ontario, le profilage racial est défini comme l’isolation d’un individu d’une différente race, couleur, origine ethnique, ascendance, religion ou même d’un lieu d’origine différent que la population majoritaire. 

Les groupes autochtones tels que la Fédération des centres d’amitié autochtones de l’Ontario (OFIFC) ont exprimé que cette définition ne prend pas en considération l’histoire du peuple autochtone. Pour eux, il faut regarder le profilage racial dans le contexte de la colonisation. Les services policiers ne prennent pas les situations des femmes, des filles et des personnes bispirituelles au sérieux dues au profilage racial, ce qui indique que ces personnes comptent moins que le reste de la population. En fait, une femme autochtone sur cinq ne fait pas confiance aux services de police, craignant de ne pas bénéficier d’une justice égale par rapport aux non-autochtones. 

Nous avons beaucoup à apprendre de ces peuples, si nous vivons sous les sept enseignements sacrés — soit l’humilité, l’honnêteté, le courage, la sagesse, le respect, l’amour et la vérité — nous serions en harmonie avec tout un chacun.  

Comment pouvez-vous aider?

Durant tout ceci, il y a beaucoup de choses que les gens du Canada peuvent faire pour aider, comme rester éduqué et à jour avec les informations. 

Tu te demandes peut-être comment tu peux apprendre davantage sur l’histoire autochtone à travers des perspectives autochtones. Lire le rapport final de l’enquête nationale, écouter les vérités partagées par les survivants, reconnaitre la violation des droits autochtones et les impacts, supporter ta communauté autochtone, renoncer au racisme, au sexisme ou à l’ignorance envers les femmes autochtones ou même enseigner et encourager les autres à faire pareil.

Malgré les progrès des dernières années, il faut continuer de sensibiliser les gens au sort des peuples autochtones au Canada. Nos idées de colonisateur, le racisme systémique et la maltraitance des peuples autochtones doivent cesser.